Les Baous sont des sommet caractérisés par des falaises sous leur point cuminant, situés dans l'arrière pays et que l'on voit depuis le bord de mer.
Le plus fameux est celui de St Jeannet, culminant à 802m d'altitude et célèbre pour son à-pic et ses voies d'escalade prisées des grimpeurs. Un chemin y monte depuis le village de St Jeannet. Voyez l'article sur les randonnées.
Un peu à l'Ouest on trouve les baous de Vence : celui "des blancs" et celui "des noirs". A l'Est, le baou de la Gaude. Ils sont tous 3 accessibles aussi à pied et offrent des vues comparables.
Les Alpes Maritimes comptent de nombreuses gorges impressionnantes. Celles du Cians ont un caractère particulier en raison de la couleur rouge des roches, identique à celle que l'on trouve dans certaines parties de la vallée de la Tinée.
Le Cians descend de 1600m en 25km entre Beuil et Touët sur Var.
Le trajet en voiture le long du Cians dure une petite demi heure. Comptez une petite heure pour rejoindre Touët au départ de Nice.
En remontant la route, après le Pras d'Astier les gorges deviennent vraiment étroites et profondes. Les murs de roche masquent parfois le ciel.
C'est un extraordinaire bélvédère sur Nice et la Côte. Vous êtes à près de 900 m d'altitude et vous dominez directement toute la ville. Il est très peu fréquenté mais la vue sur Nice et la Côte est simplement prodigieuse.
La route pour s'y rendre est un cul de sac. Elle est assez étroite et comporte de nombreuses épingles à cheveux. Elle est fermée sur le dernier kilomètre par une barrière et il faut finir à pied par un sentier (plus court) ou par la route (plus long mais accessible à tous même avec des chaussures de ville). Il est facile de se garer juste avant la barrière.
Si vous avez vaincu toutes ces difficultés, vous arriverez au fort qui coiffe le Mont Chauve. Montez l'escalier (raide) sur votre droite et de là vous aurez un panorama exceptionnel*** sur la côte sur 180°, de Nice à Cannes et au delà. Le fort ne se visite pas. Vers l'Ouest la vue est gênée par les antennes. Vous verrez cependant très bien les baous, dont celui de St Jeannet. A l'Est vous verrez la Turbie. Pour éviter les antennes et profiter d'une vue dégagée vers l'Ouest, il suffit de redescendre sur la route de 100m.
Pour profiter du panorama côté montagne (Nord) il faut faire le tour du fort. On peut passer par l'intérieur des fortifications, mais les herbes sont parfois hautes et piquantes, ou prendre les sentiers à l'extérieur de celles-ci, mais il faut les trouver. Celui qui contourne par l'Ouest est le plus simple à localiser. Il part d'un escalier avec une rampe en métal situé à deux virages du sommet. Descendez l'escalier et avancez. Après 100m, il faut prendre à droite la montée. L'autre branche du chemin (celle qui continue tout droit) est un cul de sac qui conduit à une antenne. Une fois de l'autre côté du fort, vous aurez un paysage magnifique et verrez tout le Mercantour, y compris l'Argentera, le Gelas, toute la vallée de la Tinée, le Mt Giraud, le Mounier... bref, toutes les Alpes Maritimes. En hiver et au printemps ces sommets sont enneigés. NOTA : vous pouvez avoir le même genre de vue depuis le Fort de la Revère sur la Grande Corniche, et c'est plus facile d'accès. Ne montez pas ici pour ça, mais si vous y êtes vous pouvez faire le tour, ça en vaut la peine.
Vous pouvez aussi monter au sommet du Mont Chauve à pied. Empruntez le GR5 (celui qui relie la Hollande à la Méditerrannée) au départ de Nice ou de l'aire St Michel, ou alors depuis le parking d'Aspremont. Le GR ne va pas directement au sommet mais passe 150m en dessous. Une bifurcation sur votre droite (en venant de Nice) vous conduira au fort via une large piste pour pompiers, à partir de la citerne. Vous rejoindrez enfin la route qui monte au fort, quelques virages sous le sommet, dans sa partie dont l'accès est barré aux voitures. Attention en été c'est en plein soleil.
En vélo la route a l'avantage de ne pas être très fréquentée par les voitures. Mais le revêtement est inégal et il faut freiner sans arrêt à la descente à cause des virages. Croyez nous ça vous fera mal aux avant bras. Mais vous pourrez monter jusqu'au sommet avec un vélo de route.
Amicalement vôtre
Si vous êtes un fan d'Amicalement Vôtre, la série avec Roger Moore et Tony Curtis vous aurez peut-être reconnu en montant la route où des scènes (notamment les scènes finales) d'un épisode de la série ont été tournées ("Un ami d'enfance"). Les anciennes casemates qui ont servi de décors sont aujourd'hui reconverties en refuge pour animaux. Quand vous arrivez à la barrière en haut de la route, un embranchement en cul-de-sac part sur la droite. Le refuge se trouve à 150m, sur la droite de la route. On ne peut pas y accéder.
La route Napoléon relie les étapes du voyage de l'Empereur à son retour de l'île d'Elbe jusqu'à Grenoble. C'est une route touristique, comme celle des Grandes Alpes ou la route des Vins en Alsace. Ce n'est pas le chemin exact suivi par le souverain et ses troupes qui ont en réalité emprunté des sentiers dont certains étaient en très mauvais état, qui n'existent plus aujourd'hui. A l'inverse bien sûr la route actuelle (la N85) n'existait pas à l'époque.
Cette route part de Golfe Juan (Vallauris) où la troupe débarqua le 1er mars 1815 et se termine à Grenoble où Napoléon arriva 7 jours plus tard.
Il existe encore un endroit, un seul, où vous pourrez marcher exactement sur les traces de l'Empereur. Rien n'y a changé. Ni le cadre, ni le pavage grossier de galets et les petites marches qui ont vu passer la troupe.
Bref rappel historique
En 1814, Napoléon abdique. On lui donne l'ile d'Elbe comme royaume. Rapidement, il s'y sent à l'étroit. Parmi les coalisés plusieurs pays ne se satisfont pas de le savoir libre et plusieurs complots visent soit à l'assassiner, soit à restreindre ses libertés. Dans le plus grand secret, Napoléon va quitter l'ile d'Elbe pour reprendre son trône à Paris. Il s'agit d'un coup d'Etat exceptionnel : il reprend le pouvoir et met en fuite Louis XVIII sans tirer un seul coup de fusil. Sa célèbre proclamation : "L'aigle volera de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre Dame" a donné son nom à cette épopée : le "Vol de l'Aigle".
Bien plus tôt, Bonaparte alors Premier Consul avait prévu l'aménagement d'une route entre Grasse et Sisteron. Mais ses ordres n'ont pas été exécutés et pour l'essentiel, la troupe va avancer dans des conditions très difficiles, devant passer des cols à plus de mille mètres d'altitude sous la neige, dans la boue. Napoléon préfère cet itinéraire, malgré ses obstacles, à la vallée du Rhône qui le conduirait à traverser la Provence où il a été mal accueilli en 1814 après son abdication et qui l'amènerait plus près de Marseille où des garnisons importantes sont stationnées.
Pour une narration détaillée de ce périple vous pouvez lire sur internet cet article écrit par un passionné, Jacques L'AZOU. Il existe aussi une grande littérature sur le sujet. Par exemple ce livre avec des cartes : L'Ile d'Elbe et le Retour de Napoleon.
Ce seront ensuite les "Cent jours", puis une nouvelle guerre, la défaite à Waterloo et l'exil à St Hélène.
Pour mémoire et de façon lapidaire, voici la liste des étapes entre Golfe Juan et Grenoble :
Séranon où il passe la nuit. Au delà, l'itinéraire quitte les Alpes Maritimes.
Castellane
Barrême
Le Chaudon
Digne
Malijai
Sisteron et sa citadelle, le principal point qui aurait pu bloquer l'avance de Napoléon.
Gap
Corps
La Mure
Laffrey C'est ici qu'a lieu la fameuse rencontre avec les toupes envoyées par le roi. Napoléon fait poser l'arme au pied à ses soldats. Il avance seul vers la troupe adverse. Le capitaine qui les commande demande à ses soldats d'ouvrir le feu. Napoléon ouvre sa célèbre gabardine grise : "si l'un d'entre vous veut tuer son Empereur, me voici." Les soldats se jettent sur lui aux cris de "Vive l'Empereur" tandis que leur capitaine s'enfuit au galop. La route de Paris est ouverte.
Vizille
Grenoble
Le seul morceau de l'itinéraire véritable qui demeure de nos jours se trouve entre St Vallier de Thiey et Escragnolles. Comptez près de deux heures de marche à la montée. Au début, le chemin a été bitumé. Mais ensuite, vous retrouvez le pavage d'origine. Ici, vous êtes littéralement sur les traces des grognards, le "petit caporal" à leur tête. Rien n'a changé. Au terme de la randonnée vous arriverez à une chapelle qui existait déjà lors du passage de la troupe au lieu dit "la Colette". Vous y rejoindrez la route N85, la "route Napoléon officielle" mais pas historique, juste avant Escragnolles.
Au départ de St Vallier, vous pouvez vous avancer en voiture sur la partie bitumée. Ca ramène la marche à une bonne heure au lieu de 2 (pour chaque sens).
Pour trouver le départ si vous venez de Nice ou de Grasse, traversez le village. Un peu avant la sortie, face au Grand Pré sur votre droite se trouve une petite route (chemin de la Siagne) qui part sur la gauche. (Il y a aussi un jeu de boule). C'est là qu'il faut prendre. Un panneau peu visible signale le "Chemin de Napoléon".
En dehors de son intérêt historique, cette randonnée n'est pas la plus belle que vous pourrez faire dans la région. Les paysages sont agréables, mais la vue pas très étendue en général. Vous marchez le long de rivières (la Siagne), au milieu d'oliviers... Si, en revanche, vous aimez l'Histoire ou êtes passionnés par l'Empire alors là, ce sera pour vous un pélerinage plein d'émotions.
.
